Deux réflexions sur le baromètre Malakoff-Médéric Santé et Bien-être des salariés, Performance des entreprises

Malakoff-Médéric vient de publier la 6ème édition de son baromètre « Santé et Bien-Etre des salariés, Performance des entreprises ». Pour tous les aidants qui conjuguent à la fois activité professionnelle et rôle d’aidant auprès d’un proche, qu’il s’agisse d’un proche malade, ou handicapé, ou dépendant, ce baromètre doit être vu comme une remarquable opportunité de prendre la parole. Pour toutes les entreprises qui ne peuvent que « constater » cette montée du phénomène des salariés-aidants, ce baromètre doit être vu comme le signal d’alerte justifiant la mobilisation interne et la mise en place de mesures efficaces et propres à aider leurs salariés-aidants.

Publié le 30 janvier 2015

Malakoff-Médéric a publié tout récemment la 6ème édition de son baromètre « Santé et Bien-Etre des salariés, performance des entreprises ». Pour tous les aidants qui conjuguent à la fois activité professionnelle et rôle d'aidant auprès d'un proche, qu'il s'agisse d'un proche malade, ou handicapé, ou dépendant, ce baromètre doit être vu comme une remarquable opportunité de prendre la parole.

Deux réflexions me sont venues en lisant ce baromètre :

1) 16% de salariés disent aujourd'hui prendre soin d'un proche malade ou dépendant, ils n'étaient que 9% à le dire il y a 5 ans

Ma première réflexion porte sur l'évolution considérable en 5 années seulement du nombre de salariés disant s'occuper d'un proche. C'est un signe que j'interprète extrêmement favorablement : cela signifie que les salariés se reconnaissent de plus en plus dans leur rôle d'aidant, car sur la même période, le nombre de proches malades ou dépendants n'a pas, et fort heureusement, crû dans la même proportion ! En d'autres termes, de plus en plus la prise de conscience du rôle d'aidant prend de l'ampleur, et sans doute nous devrions en France « rejoindre » les statistiques d'autres pays, montrant qu'autour de 20% des salariés ont à conjuguer en même temps un rôle d'aidant auprès d'un proche, voire plus dans la tranche d'âge des salariés de 45/60 ans. Le sociologue Serge Guérin dit souvent que le mot « aidant » rentre dans le vocabulaire, il est désormais reconnu par plus de 60% des Français, alors même que ce mot d'aidant n'était pas connu il y a tout juste 10 ans. Gageons que ce graphique du baromètre Malakoff-Médéric sera étudié et compris par les entreprises et leurs directions des ressources humaines sous ces deux angles inséparables : d'une part l'ampleur du phénomène des salariés-aidants, d autre part l'expression par les salariés-aidants de leur conscience de plus en plus importante de leur situation, et donc d'attentes liées.

2) Rajouter l'icône représentant le salarié-aidant !

Ma seconde réflexion porte sur le lien entre santé, bien-être au travail et rôle d'aidant. Si sans doute 60 à 70% des salariés-aidants ne consacrent pas plus de 5 à 10 heures en moyenne par semaine à un proche, il y a les 30% d'aidants qui consacrent 20 heures ou plus d'aides à un proche. Stress important, difficulté de concilier la performance au travail et la « performance » nécessaire dans le rôle d'aidant, manque de sommeil, temps croissant demandé par le proche, déclin de sa propre santé, difficultés financières, tout ceci concourt à l'absentéisme, à des arrêts-maladie, au présentéisme, une dégradation lente des relations avec les collègues comme avec sa hiérarchie, un isolement progressif au sein même de l'entreprise. C'est pourquoi je regardais ce graphique extrêmement parlant de Malakoff-Médéric « Comprendre les déterminants qui impactent la santé des salariés et influent sur la performance des entreprises » montrant l'interaction entre vie personnelle et environnement travail, et je suggère qu'un quatrième « déterminant » soit ajouté du côté de la vie personnelle : celui du rôle d'aidant. Je ne connais pas d'étude en France montrant le lien entre le phénomène des salariés-aidants et la baisse de productivité, le coût correspondant pour les entreprises, mais si les grands ratios étrangers s'appliquent à notre pays, le coût pour les entreprises françaises pourrait être évalué autour de 4 à 5 milliards d'euros.

Ces coûts pour les entreprises peuvent-ils être réduits ? Sûrement pas en totalité, bien évidemment ! La « réalité » des besoins d'aides aux proches est un fait qui entraine mécaniquement un moindre nombre d'heures de travail de la part du salarié-aidant, des absences imprévues liées aux urgences de la personne aidée, éventuellement un passage à un mi-temps voire un arrêt de son travail. La réalité de la montée du phénomène des salariés-aidants est un fait sur lequel les entreprises n'ont aucune prise. En revanche, si les entreprises montrent un souci d'aider leurs salariés-aidants à travers une politique permettant plus de flexibilité du travail, des aides à l'information concrète, un « environnement positif » au sein de l'entreprise, les ratios étrangers laissent penser que l'enjeu positif pour les entreprises pourrait être compris entre 500 millions à 1 milliard d'euros, réduisant à concurrence les 4 à 5 milliards de coût évoqué plus haut. Plus les salariés-aidants seront invités à exprimer leurs attentes quant au soutien que leur entreprise pourrait leur donner, plus les entreprises doivent être gagnantes !

Robert Salaison, aidant


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