L'Observatoire EHPAD de KMPG - Edition 2012

L’augmentation du niveau de dépendance des résidents entraîne une hausse des coûts de prise en charge

Publié le 26 janvier 2012




KPMG publie son observatoire annuel des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) non lucratifs, qui restitue les principaux ratios économiques et financiers caractéristiques de la gestion de ces structures, hors Ile-de-France.





La prise en charge des personnes âgées dépendantes : un enjeu sociétal au coeur des prochaines décennies


Les personnes âgées de 60 ans ou plus représentent aujourd'hui plus de 14,5 millions de personnes, soit 23 % de la population totale.
Selon les dernières projections de l'INSEE [1], elles seront plus de 17 millions en 2020 et 23 millions en 2050 (soit 29 % à 35 % de la population totale).
Selon Bernard Bazillon, Directeur national Economie sociale et solidaire de KPMG : « Dans un contexte économique contraint, l'enjeu pour les professionnels du secteur est de conjuguer qualité de la prise en charge des résidents et efficience budgétaire ».


Un degré de dépendance en augmentation

Le niveau de dépendance des résidents en EHPAD a augmenté entre 2007 et 2010.
Ainsi, les établissements du panel de l'observatoire KPMG de 2007 affichaient un niveau de GMP (Gir Moyen Pondéré [2]) moyen de 575, alors qu'il était de 590 en 2008 et qu'il atteint 620 en 2010.
Dans ce contexte, les établissements doivent adapter la qualité de prise en charge aux degrés de dépendance en augmentation.

Le taux d'encadrement moyen pour prendre en charge l'hébergement et la dépendance des résidents s'établit à 0,57 par lit occupé.
Notons que le taux d'occupation des établissements reste stable par rapport à l'observatoire précédent et s'élève à 97%.
Ce niveau d'activité démontre une capacité des établissements à offrir de manière réactive les lits disponibles ou autorisés.


Une prise en charge à 79 € par jour en moyenne

Le coût net moyen d'un résident s'établit à 2416 € par mois, soit 79,2 € par jour.
Plus le niveau de dépendance est élevé, plus le coût net moyen journalier de prise en charge augmente.
Ce coût moyen est de 72,6 € pour la tranche GMP inférieure à 600, de 77,4 € pour la tranche GMP 600 à 700 et de 88,67 € pour la tranche GMP supérieure à 700.
Les établissements dont la capacité est comprise entre 70 et 89 lits présentent les coûts moyens de prise en charge les plus bas.


Un coût dépendance et soins en augmentation

Le coût d'une journée d'hébergement par résident (charges nettes hébergement / capacité autorisée) s'élève en moyenne à 42 € pour un résident, à un niveau stable par rapport au dernier observatoire.
A l'inverse, le coût de la dépendance, qui comprend les dépenses liées à la prise en charge de la perte d'autonomie, est en augmentation.
Il s'établit par jour et par résident à 12,57 € en moyenne (GIR [3] 3-4) contre 8,81 € en 2008 et pour le GIR 1-2 à 18,87 € contre 15,05 € en 2008.
De la même manière, le coût des soins, qui comprend le personnel médical et les dépenses médicales courantes, est en augmentation pour s'établir à 24,5 € par jour et par résident, contre 22,20 € en 2008.


Quel reste à charge pour les résidents ?

Le reste à charge médian [4] pour le résident est de 1412 € par mois.
Il est plus élevé au sein des EHPAD privés non lucratifs (1419 € contre 1397 € pour les établissements publics).

De plus, on constate que le taux d'encadrement d'un établissement diffère selon son statut juridique.

Les EHPAD emploient en moyenne 0,57 équivalent temps plein par lit (à un niveau identique à celui de 2008), avec une distinction importante selon le statut juridique : 0,64 pour les EHPAD publics et 0,55 pour les EHPAD privés non lucratifs.


Une santé financière contrastée

La structure financière des EHPAD est globalement saine.
Néanmoins, près d'un tiers des établissements présente un niveau de fonds de roulement net global inférieur à 70 jours d'exploitation.

La fragilité financière potentielle de ces derniers doit être cependant relativisée dans certains cas au regard du soutien en trésorerie que peuvent prodiguer les entités gestionnaires de ces établissements.



Méthodologie de l'étude

L'observatoire EHPAD a été conçu à partir de données portant sur l'exercice 2010, auprès de 169 établissements, dont 34 établissements publics et 135 établissements Privés Non Lucratifs (PNL) hors Ile?de?France.
Cet observatoire décrypte les principaux ratios économiques des structures accueillant des personnes âgées dépendantes.


KPMG en France

Premier groupe français de services pluridisciplinaires, KPMG est membre de KPMG International Cooperative, réseau de cabinets nationaux indépendants, présent dans 150 pays.
Il intervient auprès des groupes internationaux, sociétés cotées, PME, TPE, entités du secteur public et de l'économie sociale et solidaire, dans le cadre d'activités d'audit, d'expertise comptable, de conseil et d'accompagnement juridique et fiscal.

Le réseau Economie Sociale et Solidaire de KPMG
Les 400 collaborateurs du réseau KPMG Economie Sociale et Solidaire accompagnent plus de 6000 acteurs poursuivant une finalité d'utilité sociale.
Professionnels du conseil et de l'audit, ils interviennent sur les champs d'activité suivants : accompagnement social de la personne, urbanisme et habitat social, éducation, formation et recherche...


________________________________


[1] Insee, situations démographiques et projections de population 2005-2050, scénario central.

[2] Le GMP ou GIR moyen pondéré correspond au niveau de dépendance des résidents dans un établissement.
Plus il est élevé, plus le niveau de dépendance est important.
Les résultats de l'étude sont ventilés, le cas échéant, selon trois classifications de GMP (du moins dépendant au plus dépendant) : GMP inférieur à 600, GMP compris entre 600 et 700, et GMP supérieur à 700.

[3] Gir : Les niveaux de dépendance (grille AGIR) sont définis, de la dépendance complète à l'autonomie totale :

  • GIR 1 : correspond aux personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions mentales sont gravement altérées et qui nécessitent une présence indispensable et continue d'intervenants.

  • GIR 2 : comprend deux catégories de personnes âgées :

o Celles qui sont confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions intellectuelles ne sont pas totalement altérées et dont l'état nécessite une prise en charge pour la plupart des activités de la vie courante.
o Celles dont les fonctions mentales sont altérées, mais qui ont conservé leurs capacités locomotrices.

  • GIR 3 : concerne les personnes âgées ayant conservé leur autonomie mentale, partiellement leur autonomie locomotrice, mais qui nécessitent plusieurs fois par jour des aides pour leur autonomie corporelle.

  • GIR 4 : réunit deux catégories de personnes âgées :

o Celles qui n'assument pas seules leur transfert mais qui, une fois levées, peuvent se déplacer à l'intérieur de leur logement. Elles doivent parfois être aidées pour la toilette et l'habillage mais s'alimentent le plus souvent seules.
o Celles qui n'ont pas de problèmes locomoteurs mais qui doivent être aidées pour les activités corporelles et les repas.

  • GIR 5 : comporte les personnes âgées qui se déplacent à l'intérieur de leur domicile, s'habillent et s'alimentent seules mais ont besoin d'une aide ponctuelle pour la toilette, la préparation des repas et le ménage.

  • GIR 6 : regroupe les personnes qui n'ont pas perdu leur autonomie pour les actes de la vie courante.

[4] La médiane représente la valeur centrale qui sépare en deux parties égales un ensemble de données.



Documents associés


L'information 100% directeur d'Ehpad


Directeur Ehpad : toute l'information pratique et les services pour les directeurs d'Ehpad et de Maisons de Retraite

Besoin d'informations ?

Un conseiller vous recontacte gratuitement.




© Australis 2024 - Tous droits réservés.  //  Gestion des cookies