la FNADEPA soutient l'accueil de VIEUX SDF en MAISON de RETRAITE

Des vieux à la rue... C'est inacceptable !

Publié le 23 novembre 2006

Même si la misère semble moins voyante au soleil, elle n’en est pas moins réelle pour nombre de vieux SDF à la rue.

Absolument « unique en France  » un lieu de vie leur est dédié, à Marseille. Issue de l’Ordre Hospitalier de St Jean de Dieu (fondé en 1495 par ce précurseur de lapsychiatrie moderne qu’était Jean de Dieu), la Maison de Retraite du même nom s’est créée en 1852.

Depuis 1999, elle s’est ouverte à quelques SDF . Au départ, en lien avec l’accueil de Nuit St Jean de Dieu (Accueil d’urgence) qui reçoit 365 jours par an 250 SDF chaque nuit. Sept ans plus tard, une unité de vie leur est consacrée au sein de la Maison de Retraite Saint Jean de Dieu.

Pour la plupart, ces résidents ont connu de longues années d’errance et paraissent souvent beaucoup plus que leur âge. A 60 ans, ils en font 80… l’esprit et le corps usés par l’alcool (3 à 4 litres de vin par jour pour certains) et le tabac, sorte de « couple maudit » qui les aide à tenir le coup et à faire la manche, la tête haute.

A ce jour, à Saint Jean de Dieu ( établissement d’origine congréganiste employant des personnels laïcs ) ils sont 34 : 2 femmes et 32 hommes , que les assistantes sociales de quartier ont repéré dans la rue. Ou que les hôpitaux psychiatriques et hôpitaux généraux ont signalé.

Ces gens ne se sentent « pas comme tout le monde » , ont du mal à communiquer entre eux ou avec les autres pensionnaires, parfois plus âgés qu’eux mais moins blessés par la vie. L’ensemble de la maison de retraite Saint Jean de Dieu compte 245 lits, tous habilités à recevoir l’aide sociale.

Les moyens mis en œuvre par Olivier QUENETTE -membre actif de laFNADEPA des Bouches du Rhône- etdirecteur de cette institution (devenue EHPAD le 1 er septembre 2006), elle non plus pas vraiment comme les autres sont à la hauteur d’un enjeu majeur : la resocialisation de ces baroudeurs du trottoir.

Une équipe de professionnels pluridisciplinaires a été mise en place avec la convention tripartite : médecin coordonnateur, psychologue, 2 auxiliaires de vie, 2 aides soignants, 2 moniteurs éducateurs, Art Thérapeute, animateurs… agissent de concert. En premier lieu, afin de restaurer la santé physique et psychique de ces personnes abîmées par la rue.

Recréer du lien affectifavec des familles perdues de vue, parfois depuis 20 ou 30 ans ne vient qu’après ; et les réussites sont en demi-teinte. Il y a des fugues, puis des retours ou des départs annoncés, comme celui de cette femme sortie d’un container, mordue par un rat mais qui ne parvient pas à s’adapter à sa nouvelle vie.

Au reste, ce modèle d’accueil de SDF pourrait se reproduire ailleurs en France, selon l’énergie des porteurs d’un tel projet de vie communautaire.

Olivier QUENETTE avertit toutefois qu’ici « le projet d’établissement se fonde sur une prise en charge sectorisée liée au profil des résidents : parcours de vie et pathologies.»

Géronto-psychiatrie, maladies neuro-dégénératives, personnes âgées valides, une douzaine de religieux encore présents et d’anciens SDF ne constituent pas un simple inventaire à la Prévert mais un tissu humain d’une grande fragilité, où « l’amalgame entre ces différentes populations n’est pas souhaitable. » souligne Olivier QUENETTE

A chacun une prise en charge spécifique est réservée, à commencer pour « tous ceux qui ont  goûté le sirop de la rue. »

La découverte de ce lieu de vie unique en France s’impose. Ne serait-ce que pour prendre le pouls d’une telle expérience, concrète et sans misérabilisme.
Maison de Retraite


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