Les couleurs de l'oubli - Nouvelle édition

En librairie dès le 18 septembre 2014

Publié le 20 août 2014



Jean-Claude AMEISEN nous invite à la rencontre de l'étonnant trésor d'un ami plasticien, François ARNOLD.

Au sein de l'atelier de peinture que celui-ci a animé dans un hôpital, des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer lui ont été données leurs peintures, surprenantes de beauté, ultimes témoignages d'humanité.
Quarante-quatre de ces peintures sont publiées dans Les couleurs de l'oubli, Jean Claude Ameisen et François Arnold mêlent leurs voix à celles des patients pour un voyage au-delà des couleurs, au-delà des mots, au-delà de l'oubli.


Dans un hôpital au bord d'une forêt, un atelier.
Dans ce lieu de tendresse, de partage et de création, des vieillards apprennent à peindre.
Eux que l'on croyait déjà hors du monde se révèlent intensément présents.
Et les oeuvres qu'ils créent sont bouleversantes.
Ils viennent, une fois, deux fois, cent fois, heureux d'apprivoiser pinceaux et couleurs.
Beaucoup sont atteints de la maladie d'Alzheimer.
« La mémoire qui s'efface n'est pas le blanc de l'oubli. La mémoire qui s'efface n'est pas la perte de l'identité. »
Il y a chez chacun des auteurs de ces peintures la présence d'une vie intérieure qui bat.
La présence d'un monde qui n'en finit pas de se construire.

Ce livre de François Arnold et Jean-Claude Ameisen met en lumière les capacités de vie et de création des personnes vulnérables.
Il révèle la beauté des oeuvres peintes par des personnes âgées et/ou malades d'Alzheimer et montre qu'il est possible de susciter l'expression créative des personnes vulnérables au sein d'un hôpital.
Une source de liens et d'espoir capable de changer le regard des soignants, des familles et des soignés.
Chaque personne - fut-elle âgée, malade, handicapée - est riche de son histoire singulière et de ses talents particuliers si souvent ignorés.
Il suffit parfois d'un petit déclencheur pour redonner confiance et permettre des expressions inouïes de leurs talents et de leur vie.
Ce livre en témoigne avec force.

Ces quarante-quatre oeuvres de patients sont nées des échanges avec François Arnold.
Il s'agit de faire connaître l'aventure humaine qui se joue dans les ateliers de L'Arbre à mains.
Pour un large public de « bien portants », pour les familles qui souffrent d'avoir un proche malade d'Alzheimer, pour les soignants qui les côtoient quotidiennement, ce livre magnifique peut permettre de poser un regard d'estime sur la personne en situation de grande vulnérabilité.
Il se veut aussi un outil de transmission, afin que celle-ci circule dans des réseaux d'aidants et de professionnels et que l'expérience relatée puisse se transmettre et faire des émules.


Présentation des auteurs





Jean-Claude AMEISEN

Médecin, immunologiste et chercheur en biologie, Jean-Claude Ameisen est directeur du Centre d'études du vivant de l'Institut des humanités de Paris de l'université Paris Diderot et depuis novembre 2012, préside le Comité consultatif national d'éthique.

Il est principalement connu pour ses travaux sur les processus de mort cellulaire programmée ou apoptose en physiopathologie et au cours de l'évolution.

Auteur de nombreux essais sur la science, parmi lesquels

  • Sur les épaules de Darwin. Les battements du temps (Babel/France Inter, 2014)
    et
  • Sur les épaules de Darwin.Je t'offrirai des spectacles admirables (LLL/France Inter, 2013),


il est, depuis septembre 2010, le concepteur et l'animateur de l'émission Sur les épaules de Darwin de France Inter.


François ARNOLD

François Arnold est artiste plasticien.
Il a créé et animé de 1993 à 2010 l’atelier de peinture de L’Arbre à mains à l’Hôpital Georges-Clémenceau de Champcueil dans l’Essonne.
À 80 printemps, François Arnold a gardé un esprit et un corps extrêmement alertes, portés au quotidien par le combat et l’essence de sa vie : l’interrelation, la relation au travers de l’art avec les plus vulnérables des plus vulnérables (des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, des personnes qui souffrent de troubles
bipolaires importants, notamment).
Au sein d’associations qu’il connaissait, il a utilisé ce qu’il avait ressenti au fil de temps et pu percevoir : l’art est une source d’émerveillement et permet de faire émerger une source de joie souvent cachée.
Il a fallu désensabler la source cachée pour la faire jaillir chez des personnes.
Les ateliers et les formations qu’il donne fonctionnent dans divers lieux, et sont créés en fonction des demandes et surtout des besoins, souvent dans des lieux de grande pauvreté ou des maisons d’accueils,
des hôpitaux de gériatrie où la joie est souvent absente du quotidien.
Au cours de ces ateliers, François Arnold est le seul à utiliser un crayon.
Les autres personnes n’utilisent que le pinceau... et quatre couleurs.






Extraits du livre



Extraits du livre (p. 120-121) « Les tragédies que nous pouvons empêcher,

[…] Nous faisons partie de ce que nous avons perdu. Et nous ne finissons pas de le redécouvrir. Et nous ne finissons pas d’y revenir. [...] La mémoire qui s’efface n’est pas le blanc de l’oubli. La mémoire qui s’efface n’est pas la perte de l’identité. Et cette mémoire, si elle s’efface ou s’interrompt, s’égare ou se perd en chemin, cette mémoire, si elle est morcelée et fragmentée, n’en est pas moins présente.

Et François Arnold, avec sa grande bonté, nous révèle à quel point ce qui nous paraît être de l’ordre de l’impossible peut devenir réalité : il suffit d’ouvrir son coeur, de le laisser parler et d’aller à la rencontre de la personne. Sans préjugé, sans craindre de se perdre, en lui parlant comme si elle allait comprendre, comme si le dialogue ne pouvait que s’engager. Et le dialogue peut s’engager. Il suffit d’être joyeux et la joie peut s’installer. Il suffit de lui proposer de peindre et la personne eut devenir peintre. Il suffit de croire que c’est possible pour que cela puisse devenir réalité – l’échange, le langage, la joie, la création… et la mémoire. […]

Donner et recevoir. Donner à d’autres ce que nous avons reçu.
Du respect, de la tendresse, de l’affection, du réconfort.

En 2007, le Comité consultatif national d’éthique concluait ainsi son avis n° 102 :
Une société incapable de reconnaître la dignité et la souffrance de la personne, enfant, adolescent ou adulte, la plus vulnérable et la plus démunie, et qui la retranche de la collectivité en raison même de son extrême vulnérabilité, est une société qui perd son humanité.
Aujourd’hui, trop peu encore a changé dans notre volonté et notre capacité à accompagner les personnes les plus démunies, à leur donner leur place auprès de nous, à leur permettre de vivre avec et parmi nous.
Ce qui devrait nous tenir éveillés, la nuit, c’est la nécessité de construire une société ouverte sur les autres, dans laquelle la singularité de chacun, y compris dans sa dimension la plus extrême de vulnérabilité, soit considérée comme une source de richesse pour tous, et non comme une justification possible à l’abandon, à la discrimination, ou encore à l’exclusion.

Jean-Claude Ameisen


Extraits du livre (p. 17)

[…] « Les pages qui suivent montrent une sélection d’oeuvres peintes par ces artistes, peintes parfois à la veille de leur mort. Par-delà la diversité des peintures, le message apparaît clairement : l’homme, jusqu’à la dernière heure de sa vie, est capable de s’exprimer en beauté et d’y trouver joie. Puisse ce message être saisi et donner envie d’aller au-devant des vieillards et de créer des lieux et des temps où ils laissent jaillir leurs émotions, leur rayonnement intérieur et le savoir d’une vie. Cet ouvrage est un livre de mémoire, mémoire radieuse et émouvante. »

François Arnold


Extraits du livre (p. 78)

Qu’est-ce que la mémoire ? Qu’est-ce que cette capacité étrange à convoquer en soi le passé ? Qu’est-ce que ce phénomène mystérieux qui déforme en permanence la perception de la réalité que nous renvoient nos sens en l’enrichissant en permanence du retour en nous de ce que nous avons vécu auparavant et qui a disparu ? Ce phénomène qui nous permet sans cesse de nous adapter, de devenir autre et de répondre différemment à une situation semblable à celles que nous avons déjà vécues ? Qui nous permet de re-connaître, de connaître à nouveau, de revisiter différemment ce qui nous est devenu familier parce que nous en avons déjà fait l’expérience ? Notre mémoire fait sans cesse entrer en résonance ce que nous avons été et ce que nous sommes devenus. Elle est à la fois l’empreinte que nous conservons en nous du passé et la modification que cette empreinte a provoquée en nous, et qu’elle provoquera un jour de nouveau, lorsque nous nous souviendrons. »

Jean-Claude AMEISEN


EN LIBRAIRIE À PARTIR DU 18 SEPTEMBRE 2014

LES COULEURS DE L’OUBLI

Jean-Claude Ameisen et François Arnold
136 p. – 22 euros  Les Éditions de l’Atelier



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