La Mutualité Française et la MIVILUDES signent une convention cadre

Objet : informer sur les risques de dérives sectaires dans le domaine de la santé.

Publié le 04 décembre 2013



Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française, et Serge Blisko, Président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), ont signé le 3 décemlbre une convention cadre, pour une durée de trois ans, qui vise à mener des actions communes de prévention sur les dérives sectaires potentielles dans le domaine de la santé.
Celles-ci seront mises en œuvre dans le courant du 1er trimestre 2014 et se déclineront au niveau national et régional.

En effet, profitant de l’essor des thérapies complémentaires (1), tant au plan de l’offre, avec quelques 400 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique proposées en France (2), que de la demande de la part des patients qui étaient déjà 40% à y avoir recours en France en 2007 (3), les risques de dérives sectaires augmentent également fortement.
Ainsi, selon la MIVILUDES, les dérives sectaires dans le domaine de la santé représentent près de 25% des signalements (2).

Pour Serge Blisko, Président de la Miviludes « l’information et la prévention sont l’un des moyens les plus efficaces pour sensibiliser le grand public et ainsi éviter les conséquences dommageables et parfois irrémédiables entraînées par ces pratiques. Le partenariat avec la Mutualité Française nous offre la possibilité d’une communication de grande ampleur et au plus près de l’usager-patient en informant au mieux nos concitoyens du risque lié à des méthodes de guérison trop belles pour être vraies. »

Pour Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française « il est essentiel d’informer à titre préventif les patients, qui voudraient se tourner vers une thérapie complémentaire, sur les risques de dérives sectaires que cela peut comporter, de façon à leur donner la possibilité d’avoir une démarche critique lors du choix d’un thérapeute. C’est tout l’enjeu de ce partenariat ».  

Pour prévenir de ces dérives et de ces risques, et afin d’éclairer ce choix, des documents d’information à destination du grand public et plus particulièrement des adhérents mutualistes, seront largement diffusés et mis à la disposition des mutuelles.
Des articles ou des interviews sur ce thème seront accessibles sur www.mutualite.fr, le site de la Mutualité Française et sur www.prioritesantemutualiste.fr, le site santé pratique des 500 mutuelles de la Mutualité Française.
Ils seront également relayés par différents titres de la presse mutualiste.

Le site www.prioritesantemutualiste.fr proposera un chat aux internautes mutualistes et diffusera des articles abordant les risques et les dangers des thérapies complémentaires et les précautions à prendre pour choisir son thérapeute.

Les mutuelles et les Unions régionales de la Mutualité Française organiseront des réunions ou des événements à destination de leurs adhérents sur les risques de dérives sectaires dans le domaine de la santé.
La MIVILUDES pourra intervenir lors de ces réunions à la demande des mutuelles et des Unions régionales.

Déjà, le 30 septembre 2013, une réunion d’information sur les thérapies complémentaires à destination des mutuelles a été organisée par la Mutualité Française et la MIVILUDES.
Les mutuelles s'interrogent, en effet, sur la prise en charge de ces thérapies qui ne font souvent l’objet d’aucune évaluation fiable, notamment face aux risques de dérives sectaires.
Lors de cette réunion, des experts de la Haute Autorité de Santé (HAS) et de la Direction Générale de la Santé (DGS) sont également intervenus.

(1) L’Académie de Médecine préconise le terme de « thérapies complémentaires » pour qualifier les médecines conventionnelles car « il évite l’appellation tout à fait injustifiée de "médecines" et implique que ces pratiques ne sont que de possibles compléments aux moyens de traitement qu’offre la médecine proprement dite, à laquelle elles ne sauraient se comparer ni se substituer ».
(2) Guide « Santé et dérives sectaires » publié en 2012 par la MIVILUDES.
(3) Sondage IFOP 2007 « Les Français et les médecines naturelles »


A propos de Miviludes
 
Présidée par Serge Blisko et placée sous l’autorité directe du Premier ministre, la Miviludes comprend trois structures :

  • une mission permanente interdisciplinaire constituée d’une quinzaine d’agents répartis en pôle de compétence qui correspondent aux champs d’intervention de la mission : santé, enfance et éducation, sécurité-justice, vie professionnelle, et à ses compétences techniques : pôle diplomatique, pôle parlementaire et presse ;
  • un conseil d’orientation stratégique ;
  • un comité exécutif de pilotage opérationnel composé de représentants de départements ministériels.

La mission de la Miviludes est double.
Elle doit d’abord assurer la veille en matière d’évolution du risque sectaire et prévenir les dérives par une information du public et une coordination de tous les services de l’Etat.

Elle doit aussi lutter contre les dérives sectaires en faisant en sorte que l’action publique soit systématiquement mise en œuvre quand sont établis des troubles à l’ordre public, des atteintes aux libertés fondamentales des individus, ou que les lois et règlements de la République sont enfreints.
La Miviludes dispose également de correspondants régionaux désignés par certaines administrations : préfectures, parquets généraux, rectorats, Direcctes, agences régionales de santé, ou organisations professionnelles (conseils départementaux de l’ordre des médecins, etc.).
La Miviludes répond à plus de 3 000 requêtes par an émanant de particuliers ou de services publics qui souhaitent obtenir des informations sur un mouvement sectaire ou sur une pratique à risque.

Elle peut être saisie :

  • par Internet : www.derives-sectes.gouv.fr
  • par mel : miviludes@pm.gouv.fr
  • par courrier : 13 Rue Vaneau – 75007 Paris
  • ou par téléphone : 01.42.75.76.08


Le Guide, publié par la Miviludes le 11 avril 2012, intitulé "Santé et dérives sectaires" est présenté ci-dessous.


Pour plus d'informations sur la Mutualité Française

  • Une présentation des actions de la Mutualité Française, comme acteur de prévention et de promotion de la santé en France, est consultable page suivante.
  • Site Internet : www.mutualite.f




La Mutualité Française, acteur de prévention et de promotion de la santé



La Mutualité Française, premier acteur de prévention et de promotion de la santé en France, après les pouvoirs publics


Depuis plus de 30 ans, la Mutualité Française, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles santé, s’est dotée d’un réseau de prévention et de promotion de la santé.
Celui-ci est constitué de plus de 150 professionnels qui définissent et mettent en oeuvre des actions à destination du grand public sur l’ensemble du territoire, métropole et DOM.

Cette activité est un métier à part entière de la Mutualité Française et correspond à une ambition forte pour le mouvement mutualiste d’être un acteur global de santé.
La promotion d’une approche préventive en santé publique a un double objectif : contribuer à la durabilité de notre système de protection sociale et permettre à chaque individu de devenir autonome en faisant des choix de santé éclairés.
Ainsi, en 2013, plus de 150 programmes de prévention et promotion de la santé ont été conduits par les Unions régionales de la Mutualité Française, pour un total de 6 000 interventions : conférences-débats, ateliers, théâtre-forums, groupes d’information et d’échange (1)...
Ces actions de proximité s’adressent à des publics variés : étudiants, séniors, aidants familiaux, femmes enceintes, parents de jeunes, personnes relais...

Pour la période 2012-2014, trois thématiques prioritaires ont été retenues :

  • lutter contre les maladies chroniques
  • prévenir la perte d’autonomie
  • et mettre en oeuvre des actions dédiées à la petite enfance et à la jeunesse.


Deux objectifs transversaux complètent ces thématiques principales :

  • développer des actions concrètes en promotion de la santé environnementale
  • et rendre les actions accessibles à tous pour lutter contre les inégalités sociales de santé.

Toutes ces actions sont menées en lien avec de nombreux partenaires locaux ou nationaux avec qui la Mutualité Française tisse des liens forts : pouvoirs publics, associations de patients, professionnels de santé, établissements sanitaires ou médico-sociaux, acteurs du monde de l’éducation, fédérations sportives...

Le budget global consacré aux activités de prévention et de promotion de la santé s’est élevé à 13,6 millions d’euros en 2012, grâce à trois sources de financement :

  • le Fonds National de Prévention, abondé par les mutuelles adhérentes à la Mutualité Française à hauteur de 4,5 millions d’euros,
  • le budget propre des Unions régionales,
  • les financements complémentaires des partenaires (ARS, collectivités territoriales, etc...).



(1) Le site internet www.prioritesantemutualiste.fr relaie auprès du grand public l’agenda et les modalités pratiques relatives à ces actions.



Les thérapies complémentaires en fort développement



Thérapies complémentaires : un fort développement, une nécessaire vigilance sur le risque de dérives sectaires avéré

Il existe de nombreux termes pour qualifier les médecines non conventionnelles, qui peuvent présenter des ambigüités et reflètent des conceptions bien différentes : médecines douces, médecines naturelles, médecines parallèles, médecines alternatives, médecines complémentaires...

L’Académie de Médecine préconise celui de « thérapies complémentaires » car « il évite l’appellation tout à fait injustifiée de "médecines" et implique que ces pratiques ne sont que de possibles compléments aux moyens de traitement qu’offre la médecine proprement dite, à laquelle elles ne sauraient se comparer ni se substituer ».


Risque de dérives sectaires en santé

La Miviludes indique, dans son guide « Santé et dérives sectaires » publié en 2012, que « les dérives sectaires dans le domaine de la santé représentent près de 25% de l’ensemble des signalements [qu’elle reçoit] ».
Ce chiffre est en constante augmentation.

Elle identifie notamment ce type de risque pour certaines thérapies complémentaires.
Leur nombre très important (plusieurs centaines) ne facilite pas l’évaluation de ces pratiques.


Profil des personnes ayant recours aux thérapies complémentaires

Selon un sondage de l’IFOP réalisé en novembre 2007, « Les Français et les médecines naturelles » :
Près de 4 Français sur 10 se tournent vers les médecines non conventionnelles.

Le profil type serait une femme de 30 ans, de catégorie socioprofessionnelle moyenne ou supérieure, résidant dans une commune urbaine.

Toutefois, dans sa note d’octobre 2012, le Centre d’Analyse Stratégique estime que le profil des usagers se diversifie et que cela concerne tous les profils, quels que soient l’âge, le genre ou le niveau socioculturel.

Le choix du praticien se fait 3 fois sur 4 par bouche à oreille.
On peut toutefois noter une certaine complémentarité entre la médecine allopathique et les médecines non conventionnelles : dans un tiers des cas, le nom du praticien est indiqué par le médecin traitant.


Fréquentation et nombre de professionnels de quelques thérapies complémentaires

Cette analyse est présentée sur le schéma ci-dessus.
On constate que les Français recourent majoritairement à l'ostéopathie dont le nombre de praticiens est également prépondérant au regard des autres thérapies complémentaires.



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