Grippe et pneumocoque : la vaccination n'attend pas !

Pourquoi la grippe est-elle un problème de santé publique? Suivez le guide!

Publié le 29 septembre 2014

En ce début d'automne, les laboratoires Pfizer reviennent sur l'importance de la prévention vaccinale contre la grippe et les infections invasives à pneumocoque.
Quatre experts : une infectiologue, un médecin généraliste, un pharmacien, et un membre du groupe de réflexion AVNIR (Associations VacciNation Immunodéprimés Réalités), alertent sur ces pathologies ainsi que sur la prévention vaccinale des populations à risque.


Pourquoi la grippe est-elle un problème de santé publique1 ?


Cette maladie qui provoque, en général, une forte fièvre peut, chez les populations à risque, engendrer des complications voire le décès1. Dans le monde, les épidémies annuelles de grippe engendrent 3 à 5 millions de cas de maladies graves et 250 000 à 500 000 décès1.
« Se vacciner contre la grippe est un acte altruiste. On se protège soi-même mais on protège aussi les autres en évitant la propagation de la maladie 2», explique le Dr Mehdi Djilani, pharmacien.


Quel est le lien avec les infections à pneumocoque ?


La grippe favorise la survenue de complications infectieuses bactériennes et en particulier d'infections à pneumocoque. Selon le Pr France Roblot, infectiologue, « il existe un lien épidémiologique entre grippe et le pneumocoque3». Elle ajoute que « les personnes immunodéprimées4 sont exposées à un risque accru à certaines infections comme la grippe ou les infections invasives à pneumocoque5. Prévenir ces infections est un enjeu important qui repose sur des règles d'hygiène simples et sur la vaccination5 ».


Personnes immunodéprimées : un taux de couverture bien trop faible !


Depuis 2013, un groupe de réflexion a commencé à faire évoluer les idées reçues sur la vaccination des immunodéprimés. Onze associations de patients immunodéprimées se sont réunies pour former le groupe de réflexion AVNIR (Associations VacciNation Immunodéprimés Réalités). Mme Dominique Godard, présidente de l'ASF (Association des Sclérodermiques de France) et membre du groupe AVNIR, explique qu'une enquête a été menée en France pour recueillir des données conséquentes sur la couverture vaccinale des immunodéprimés afin que celle-ci soit améliorée.


« Globalement, l'élément fondamental qui émerge est le faible taux de couverture vaccinale vis-à-vis de la grippe* et plus encore du pneumocoque**. Ce taux est de 41% pour la grippe sur l'ensemble de la population des immunodéprimés et de 21% pour le pneumocoque. De plus, si les personnes appartenant au groupe des « transplantés d'organe » ont un taux de couverture contre la grippe de 54%, ce taux chute à 13% pour le pneumocoque6 » indique la présidente de l'ASF. Ces résultats, uniques aujourd'hui en France, vont permettre de mieux en comprendre les ressorts et donc de dessiner la perception, les connaissances des patients mais aussi le rôle des différents acteurs de santé vis-à-vis de la vaccination.


Des acteurs de santé tous concernés


Tous les acteurs de santé s'accordent à dire que des progrès restent à faire quand on parle de suivi vaccinal chez les patients à risque. « Le taux de couverture vaccinale croit réellement lorsque la parole du spécialiste est renforcée par celle du médecin généraliste, un acteur prépondérant, mais aussi par celle du pharmacien et des paramédicaux » souligne Dominique Godard.


Selon le Dr Jean-Marie Cohen, médecin généraliste, les personnels médicaux et paramédicaux ont besoin de s'organiser afin d'agir en synergie pour qu'aucun patient n'oublie de se faire vacciner. Il propose que « des registres individuels de vaccination soient créés pour la population ainsi qu'un registre collectif national de vaccination, sécurisé et accessible uniquement aux professionnels de santé ».


Une autre solution pourrait consister « à systématiser l'envoi de bons de vaccination par l'Assurance maladie à toute personne immunodéprimée, comme cela est actuellement fait pour la grippe » conclut Dominique Godard.

*Grippe : vaccination annuelle systématique
**Pneumocoque : vaccination tous les 5 ans conformément aux anciennes recommandations, désormais obsolètes

1 OMS 2014 : grippe (saisonnière), Aide-mémoire N°211, Centre des médias OMS, mars 2014
2 HCSP 2012, Rapport final : « Le rôle du pharmacien dans la prise en charge de la vaccination », Rapport de l'Académie nationale de Pharmacie, Février 2011
3 Koenraad 2010 : Bench-to-bedsied review : bacterial pneumonnia with influenza-pathogenesis and clinical implications, K. van der Sluijs et al., Critical care, 2010, 14 :219
4 HCSP. Avis relatif aux recommandations de la vaccination pour les adultes et les enfants âgés de plus de 2 ans à risque d'infection invasive à pneumocoque. 25 avril 2013, date de mise en ligne, juin 2013 :
http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=355
5 HCSP 2012 : Vaccinations des personnes immunodéprimées ou aspléniques, Recommandations, Avis et Rapports, Haut Conseil de la Santé Publique, 2012


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