Villa Family écrit à Nicolas Sarkozy pour l'alerter sur l'émergence contrariée de l'accueil familial

Le 2 juillet 2008, le créateur de Villa Family, Philippe Loubens, a adressé une lettre ouverte au Président de la République, dans laquelle il l'alerte sur l'émergence contrariée de l'accueil familial des personnes âgées et/ou handicapées

Publié le 07 juillet 2008

Le 2 juillet 2008, le créateur des Villa Family, Philippe Loubens, a adressé une lettre ouverte au Président de la République, dans laquelle il l'alerte sur la situation mitigée de l'accueil familial des personnes âgées et/ou handicapées. Ce concept, qui se pose en alternative entre le placement en maison de retraite et le maintien à domicile, existe depuis un peu moins de vingt ans. Ce courrier a également été envoyé à Xavier Bertrand, le ministre du Travail, des Relations Sociale et de la Solidarité, mais aussi aux députés et aux Conseils Généraux.

Aujourd'hui en France, vivent 12 millions de personnes âgées de plus de 60 ans. Parmi elles, on dénombre 1,3 million de personnes de plus de 85 ans. D'après les prévisions, ces derniers devraient atteindre les deux millions en 2015. La prise en charge des seniors s'avère donc être l'un des enjeux capitaux auxquels notre société doit faire face. Les structures d'accueil actuelles sont plutôt mal préparées à gérer autant de personnes. Il devient donc urgent de trouver des alternatives et d'améliorer les systèmes préexistants.

D'où la campagne d'information lancée au début du mois par le fondateur de Villa Family. L'accueil familial consiste en une cohabitation entre l'accueillant (ou aidant) et la personne accueillie (la personne âgée et/ou handicapée). Ainsi le premier peut aider le second dans toutes les tâches de la vie quotidienne, tout en lui permettant de continuer à vivre dans son milieu ou dans sa commune. Philippe Loubens insiste sur le caractère "plus humain" que revêt l'accueil familial par rapport aux deux pratiques plus courantes que sont le placement en établissement et le maintien à domicile. Le fondateur de Villa Family pense d'ailleurs que l'accueil familial a tout à fait sa place aux côtés de ces deux autres formes de prise en charge des seniors.

Dans sa lettre ouverte, M. Loubens souhaite attirer l'attention du gouvernement sur les conditions encore précaires et fragiles de l'accueil familial qui, selon lui, est boudé voire freiné par les Conseils Généraux ou encore par la Direction Générale de l'Action Sociale (DGAS). "D'autre part, sans même attendre les conclusions de Madame Rosso-Debord [députée de Meurthe-et-Moselle à qui une mission parlementaire sur le sujet à été confiée], la Direction Générale de l'Action Sociale pousse un projet de décret qui verrouille tout développement du salariat, grâce à un dispositif d'autorisation complexe de l'employeur par le Président du Conseil Général," écrit-il.

Effectivement, les conditions d'emploi des personnes travaillant dans l'accueil familial sont précaires. A savoir, la rémunération minimale d'un accueillant est fixée par décret, à deux heures trente de SMIC par jour et par personne accueillie (soit 652 € net par mois), à laquelle viennent s'ajouter diverses indemnisations. En définitive, opter pour l'accueil familial revient environ à 1 500 € contre environ 2 200 € en établissement. Qui plus est, un grand problème se pose quant au statut professionnel des acueillants familiaux. Car ces derniers ne signent pas de "contrat de travail mais un contrat d'accueil". Ils ne bénéficient donc pas "des droits et des protections sociales liés au salariat". Pour pouvoir exercer en tant qu'accueillant familial, ces personnes doivent obtenir au préalable un agrément délivré par le Président du Conseil Général. Dans sa lettre ouverte, Villa Family dénonce avec ferveur la lenteur et le blocage de ces derniers. "Malgré la loi, les modalités et les pratiques des Conseils généraux sont souvent arbitraires et font obstacle au développement de l'accueil familial. La durée de l'instruction des dossiers d'agrément dépasse souvent les quatre mois fixés par la loi et parfois des refus d'agréments sont injustifiés."

Ce courrier a d'autres visées. En effet, grâce à cette campagne d'information, Villa Family souhaite sensibiliser les médias, le grand public et bien sûr les politiques au problème de la prise en charge des aînés. Cette campagne est également animée par la volonté de faire écho au Plan Solidarité Grand Âge 2007-2012 ainsi qu'à la mise en place du 5ème Risque Dépendance.
Le Plan Solidarité 2007-2012 ambitionne d'améliorer les conditions de vie des personnes âgées dépendantes qui souhaitent rester à domicile ou qui sont placées en maison de retraite. Les objectifs phares de sont plan projettent notamment de favoriser le recrutement de personnels soignants, de développer les services à la personne et les soins, de financer ou de subvenir aux aidants familiaux, aux établissements et à la recherche.
Quant au Cinquième Risque (ou Risque Dépendance), le gouvernement le définit comme étant "un nouveau champ de la protection sociale" qui serait attribué à toute personne frappée d'une déficience physique, sensorielle, mentale ou psychique". Concrètement, cela se matérialiserait en une "aide en nature ou en espèces", en "une compensation personnalisée pour l'autonomie". Le but serait donc de permettre au bénéficiaire, "grâce à un appareillage ou à une tierce personne", de continuer à faire ce qu'il faisait avant d'être touché par sa déficience.

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