La vaccination antigrippale: Un enjeu de Santé Publique

Améliorer le taux de couverture reste une priorité.

Publié le 11 mars 2009

La France a une tradition et une expertise reconnue en matière de vaccins, néanmoins accroître les efforts dans le champs de la recherche reste nécessaire, car les vaccinations constituent l’avenir du traitement de nombreuses maladies, en particulier grâce aux biotechnologies.

  • Un taux de couverture à améliorer:

Toutes les personnes pouvant bénéficier du vaccin antigrippal gratuit n’y ont pas recours, malgré l’importance de cette démarche. Il s’agit essentiellement d’une population:

  • De plus de 65 ans,
  • De moins de 65 ans affectées par certaines ALD (affections de longue durée),
  • Personnes souffrant d’asthme et de pathologies telles que la BPCO (Broncho-pneumopathie chronique obstructive).

  • Les Mesures prises:

Pour ces raisons, l’Assurance Maladie a décidé de simplifier l’accès au vaccin par:

->L’envoi de bons de prise en charge du vaccin, concernant les personnes « à risque », citées ci-dessus,

->L’envoi de courriers personnalisés à but incitatif lors de l’entrée dans le programme (primo-vaccination), et à but didactique, sur les modalités pratique du circuit de prise en charge,

->La relance des patients et information des médecins traitants,

->En outre, la délivrance du vaccin peut désormais se faire par les pharmaciens sans prescription médicale sur présentation du bon de l’assurance maladie,

->Et l’injection du vaccin par les infirmières peut également se faire sans prescription médicale.


  • Constat sur la situtation actuelle:

  • Globalement, la couverture est de 59 %. Une marge de progrès reste donc indispensable. La mucoviscidose affiche, quant à elle, un taux de couverture assez satisfaisant quel que soit l’âge (près de 75 %).

    Selon Hubert ALLEMAND, Médecin conseil national de la CNAMTS (Caisse Nationale d’Assurance Maladie des travailleurs salariés),au sujet du décès par grippe:

    Si chaque année, le nombre de décès par grippe varie de 100 à près de 3 000, des études ont notamment montré que ces chiffres devaient être multipliés par huit afin d’obtenir une estimation des décès attribuables à la grippe. Il est en outre notable que plus de 80 % de ces décès surviennent chez des sujets âgés, ce qui justifie la priorité donnée à cette population dans les politiques publiques. D’autre part, il convient de souligner que le vaccin antigrippal n’a pas pour objectif d’éviter la survenue de la pathologie mais surtout d’éviter les décès résultant de cette dernière.

    D’après Eric LECOCQ, directeur général de Sanofi Pasteur MSD France, sur le taux de mortalité:

    Le taux de mortalité, pour 100 000 personnes, montre qu’avant l’introduction de la vaccination antigrippe, le taux de mortalité avoisinait 200 pour 100 000 personnes. Après le remboursement du vaccin, il est tombé à 2 pour 100 000 personnes. Ceci montre clairement l’impact de l’introduction de la vaccination antigrippale sur l’épidémiologie.

  • Un regard sur l’avenir:

  • On note que de nombreuses pistes sont envisagées dans le but d’améliorer le taux de couverture des vaccinations: une meilleure collaboration entre tous les acteurs et une meilleure identification des populations à risque, ainsi que de nouvelles voies de vaccination (par exemple la voie intra-nasale) ou encore l’introduction de nouveaux adjuvants. L’extension de la vaccination à l’ensemble de la population est par ailleurs à l’étude, même si un tel objectif s’accompagnerait nécessairement d’une réduction du taux moyen de couverture.

  • Un débat à relativiser:

  • Il est important de garder une certaine distance face à l’action médiatique très forte des opposants à la vaccination, parmi lesquels des médecins, qui se base parfois sur des éléments non avérés.

    Selon Elisabeth NICAND membre du comité technique de vaccination du Haut conseil de la santé publique, à propos de l’efficacité du vaccin:

    Du point de vue de l’efficacité immunologique, un vaccin doit induire un certain taux d’anticorps neutralisants. On se rend compte que 80 % des personnes ayant reçu le vaccin vont produire des anticorps neutralisants. Cela dit, au cours d’une année donnée, 20 % des personnes seront tout de même malades, malgré la vaccination. Cela correspond à l’efficacité « clinique », mesurée par la part de la population affectée par la maladie, malgré la vaccination. En cas de discordance entre la souche circulant et le vaccin, l’efficacité clinique varie entre 50 et 60 %.


Les professionnels reconnaissent donc que l’outil est perfectible, mais c’est également le seul dont nous disposons. D’autre part, il est important de rappeler que la vaccination a permis de lutter contre nombre de pathologies et que l’accès gratuit à la vaccination reste un atout de la médecine française.

Dans un tel contexte, la seule recommandation sage à émettre s’appuie le fameux adage: « Mieux vaut prévenir que guérir ».


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