traitement du cancer colorectal et du cancer du poumon

ASCO 2008 : Avancées décisives dans les thérapies ciblées

Publié le 06 juin 2008

Le congrès de l’ASCO a cette année mis en exergue des résultats majeurs dans le domaine des thérapies ciblées contre le cancer. Deux études cliniques ont montré l’efficacité du cetuximab, thérapie commercialisée par Merck Serono sous le nom d’Erbitux®. Le cetuximab a démontré une action plus spécifique et importante sur certains profils de patients atteints de cancers colorectaux métastatiques, qu’il est aujourd’hui possible d’identifier. Il se révèle aussi un traitement efficace dans les stades avancés du cancer bronchique non à petites cellules en prolongeant la survie des patients.

Le cetuximab à l’honneur lors de la séance plénière de l’ASCO


Le congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) est l’un des plus importants congrès médicaux en cancérologie. Son édition 2008, qui s’est tenu du 30 mai au 3 juin, a manifesté un fort intérêt pour le cetuximab, un traitement développé par Merck Serono et commercialisé sous le nom d’Erbitux®. Les spécialistes ont consacré une partie de leur séance plénière du 1er juin à plusieurs communications sur les nouveaux résultats d’Erbitux®.

L’Erbitux® (cetuximab), fait partie d’une nouvelle génération de traitement, les thérapies ciblées. Ces thérapies, issues des biotechnologies, apportent un élément supplémentaire à l’arsenal chimique disponible jusque là. Ainsi, l’Erbitux® est actuellement utilisé avec succès dans le traitement de patients atteints de cancer colorectal et de cancer ORL Les thérapies ciblées s’appuient sur le principe du ciblage moléculaire : elles s’attaquent aux cellules cancéreuses en enrayant les mécanismes spécifiques leur permettant de proliférer. Mais le ciblage peut également porter sur le bénéfice patient, ce qui constitue tout l’intérêt des ces thérapies : il donne la possibilité d’identifier les patients sur lesquels un traitement a la plus grande efficacité et à quels patients il apporte la meilleure qualité de vie.

Améliorer le traitement du cancer colorectal : mieux cibler les patients


. En France, le cancer colorectal est la troisième forme de cancer la plus fréquemment diagnostiquée. Le taux de survie ne dépasse pas 5 % au stade métastatique alors que le diagnostic de ces cancers est souvent tardif Avec 40% de diagnostics à ce stade.

L’Erbitux, qui est un anticorps monoclonal, se fixe sur un antigène exprimé à la surface des cellules cancéreuses, le récepteur au facteur de croissance ou EGFR. Il empêche ainsi celui-ci d’agir bloquant les mécanismes de survie, de croissance et de multiplication de la cellule cancéreuse. Cependant, savoir si les cellules du patient possèdent l’antigène EGFR ne suffit parfois pas. D’autres facteurs, comme la mutation du gène K-ras, gène codant pour une protéine clé de la cascade de signalisation intracellulaire, peuvent modifier l’efficacité du traitement.

Des résultats complémentaires de l’étude Crystal présentée à l’ASCO 2008 montre que les patients qui ne portent pas cette mutation K-ras répondent beaucoup mieux au traitement que les autres. L’identification des patients non porteurs de cette mutation génétique permet donc de savoir précisément pour qui l’Erbitux est le traitement le plus efficace et pourrait véritablement accroître les chances de guérison en rendant de nouveau opérable la tumeur.
L’Erbitux est le premier anticorps monoclonal anti-EGFR à montrer une efficacité supérieure chez les patients traités en première ligne d’un cancer colorectal métastatique et ne présentant pas de mutation de K-ras.

Cancer bronchique : de plus grandes chances de survie
Une seconde étude dont les résultats ont été dévoilés à l’ASCO, l’étude FLEX , a confirmé que l’Erbitux avait une action efficace dans une autre forme de cancer, le cancer bronchique non à petites cellules . Cette forme de cancer représente 80% des cancers broncho-pulmonaires. Le cancer du poumon est en France la première cause de mortalité due au cancer et la quatrième forme de cancer la plus fréquemment diagnostiquée après le cancer du sein, de la prostate et le cancer colorectal.

Le cancer bronchique non à petites cellules est complexe à traiter : la progression de la maladie, initialement lente et très localisée, s’accélère ensuite rapidement. Les chances de survie des patients sont faibles à des stades avancés alors que le diagnostic est souvent tardif. Associé à une chimiothérapie, le cetuximab apporte un bénéfice réel au patient, supérieur à celui de la chimiothérapie seule pour les patients non encore traités à ce stade (1ère ligne). L’étude a établi que le cetuximab prolongeait de manière significative la survie des patients à des stades avancés, faisant passer celle-ci de 10.1 à 11.3 mois.

Les indications de cancer colorectal métastatique et cancer bronchique non à petite cellule métastatique font actuellement l’objet de demandes d’extension de l’autorisation de mise sur le marché.
Le cetuximab est une des molécule les plus prometteuse dans le développement de thérapies ciblées contre le cancer et pour laquelle la recherche est très active: outre la qualité des deux séries de résultats présentés cette année en séance plénière, l’ASCO recense plus de 900 abstracts consacrés à des travaux relatifs au cetuximab.


Articles


Articles sur les maisons de retraite

Besoin d'informations ?

Un conseiller vous recontacte gratuitement.




© Australis 2024 - Tous droits réservés.  //  Gestion des cookies