Habitat sain et radon : comment agir au niveau local ? En raison de son socle géologique granitique, la Bretagne est l'une des régions françaises les plus exposées au radon.

Prévention du radon : une obligation également dans les Ehpad dans cette région

Publié le 22 mars 2012

Un excellent dossier réalisé par l'ARS de Bretagne sur le sijet, illustré de mesures concrètes dans cette région. Rappelons que selon l'article R 1333-15 du code de la santé publique impose que les propriétaires des établissements sanitaires et sociaux, situés dans le Morbihan, le Finistère et les Côtes-d'Armor procèdent à des mesures de radon.

En raison de son socle géologique granitique, la Bretagne est l'une des régions françaises les plus exposées au radon. Ce gaz radioactif d'origine naturelle est
cancérigène. Co-pilote du Programme Régional Santé Environnement 2 (2011-2015), l'Agence Régionale de Santé accompagne et soutient toutes les actions de prévention liées à cette thématique. Elle s'attache plus particulièrement aux formes de mobilisations associant les acteurs de proximité. Ainsi, elle fait partie des organisateurs du colloque national « Habitat sain et Radon ». Elle soutient aussi la CLCV du Finistère qui mène l'opération « Radon et santé » sur le territoire de Concarneau Cornouaille Agglomération.

TOUT SAVOIR SUR LE RADON


Définition


Le radon est un gaz radioactif d'origine naturelle, inodore, incolore et sans saveur. Il est issu de la désintégration du radium, lui-même issu de l'uranium. Il est présent dans l'ensemble des sols et en grande quantité dans les régions granitiques et volcaniques.
En atmosphère libre : la concentration du radon est très faible (le radon est dilué par les courants aériens).
En atmosphère plus confinée (bâtiments, habitations) : elle peut atteindre des valeurs très élevées.

Un impact évident sur la santé


Le radon a été classé en 1987 comme "cancérigène pulmonaire chez l'homme" par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).
Le radon et ses descendants solides pénètrent dans les poumons avec l'air respiré. Ils irradient les cellules les plus sensibles des bronches. Ce phénomène peut alors induire le développement d'un cancer. Ces aspects font du radon le deuxième facteur de risque du poumon après le tabac.
L'association tabac/radon augmente considérablement le risque de cancer du poumon (environ 20 fois).

En chiffres


5 à 12 % des décès par cancer du poumon observés annuellement en France pourraient être attribués à l'exposition au radon selon l'Institut National de Veille Sanitaire.

La Bretagne, région particulièrement exposée


Plusieurs campagnes de mesures du radon ont été réalisées depuis 1982. Leurs résultats ont démontré que l'Auvergne, la Bretagne, la Corse, la Franche-Comté et le Limousin sont les régions où les concentrations moyennes sont les plus élevées.
Ces données se traduisent au moment d'analyser les chiffres de la mortalité par cancer du poumon. En effet, une étude menée en 2000 par l'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) conclut que 185 décès par cancer du poumon (soit 20 %) seraient, chaque année, attribuables au radon en Bretagne (23 pour les femmes sur 122 décès et 162 pour les hommes sur 816 décès).


Le phénomène est accentué à l'échelle du Finistère. C'est le département breton le plus touché par le cancer du poumon (400 à 500 décès par an). Les taux de mortalité y sont nettement supérieurs à ceux constatés en France, en Bretagne et dans les autres départements bretons.
Prévention du radon : une mobilisation de longue date La gestion du risque sanitaire lié à l'exposition au radon est une des principales priorités nationales de santé publique. Cet objectif apparaît en effet dans plusieurs plans d'action nationaux :

  • plan national santé environnement 2009 - 2013 ;
  • plan interministériel radon 2010 - 2015 ;
  • plan cancer 2009 - 2013 (action 12-6).


Récemment, les pouvoirs publics ont par ailleurs souhaité renforcer la gestion du radon dans l'habitat privé (article L1333-10 du code de la santé publique).
Du fait de la spécificité bretonne, de nombreuses actions ont donc été menées depuis 1999 pour gérer les risques sanitaires liés à l'exposition au radon.


· Dans les établissements recevant du public


L'article R 1333-15 du code de la santé publique impose que les propriétaires des établissements sanitaires et sociaux, des établissements d'enseignement et des établissements pénitentiaires situés dans le Morbihan, le Finistère et les Côtes-d'Armor procèdent à des mesures de radon.
Grâce aux nombreuses relances des Directions Départementales des Affaires Sanitaires et sociales, puis de l'ARS Bretagne, près de 90 % des établissements concernés ont aujourd'hui réalisé ces mesures. Ceux ayant constaté des valeurs élevées (supérieures à 400 Bq/m3) sont suivis par l'ARS Bretagne.


· Dans l'habitat


Depuis 2001, la Préfecture de région a beaucoup communiqué sur le sujet (organisation de conférences de presse et de colloques, réalisation de campagnes de mesure, élaboration puis diffusion de dépliants à des médecins généralistes, des mairies, participation à un débat télévisé...). Son objectif était d'inciter la population à réaliser des mesures de radon dans l'habitat afin de mettre en oeuvre les éventuelles mesures de correction nécessaires (diminuer l'exposition) et prévenir ainsi les risques sanitaires.

L'ARS Bretagne incite à plus d'actions


Aujourd'hui, l'ARS Bretagne a souhaité, au travers de son Projet Régional de Santé 2012 / 2016, prévenir l'exposition de la population aux facteurs de risques environnementaux. Ainsi, en 2011, elle a sollicité la CLCV (consommation, logement, cadre de vie) du Finistère pour répondre à l'appel à projets de l'institut national du cancer.
L'association a bâti le projet « Radon et santé » sur le territoire de Concarneau Cornouaille Agglomération. L'initiative est aussi inscrite au Programme Régional Santé Environnement 2011 / 2015, co-piloté par l'ARS Bretagne, les services de l'Etat et le Conseil régional.

« Radon et santé » par la CLCV


· Les objectifs du projet


- Informer la population sur les risques liés au radon et l'aggravation de ces risques pour les fumeurs ;
- mesurer la concentration de radon dans l'habitat sur un échantillon de 5 000 logements au cours des hivers 2012 et 2013 ;
- faire émerger un réseau de professionnels ayant des compétences en bâtiment suffisantes pour appréhender les problématiques radon, énergie et ventilation ;
- évaluer et valoriser les résultats de l'opération pour une exploitation nationale.


· De nombreux acteurs mobilisés


Plusieurs types de partenaires sont impliqués dans la démarche :

  • les administrations centrales et leurs services déconcentrés, pour leur appui méthodologique et les financements complémentaires ;
  • les collectivités territoriales (communauté d'agglomération, mairies), pour les relations de proximité et l'intégration de notre campagne de communication et de mesure dans leurs propres actions ;
  • les professions de santé, pour les messages spécifiques portant sur ce domaine ;
  • les structures telles que Citémétrie, l'ADIL, le Point Energie et le RIAC Breizh, pour les aides
  • financières, les conseils sur l'évolution du bâti et la gestion de l'énergie ;
  • les professionnels du bâtiment, à travers leurs organisations, pour répondre à la nécessité éventuelle de travaux de remédiation (diagnostic, ventilation, chauffage, maîtrise d'oeuvre, gros oeuvre).


· L'intérêt des mesures de concentration


Il est actuellement impossible de prédire la concentration en radon dans une habitation ou un bâtiment. Seule une mesure permet de détecter si les occupants sont exposés à un risque pour leur santé.


Connaître la concentration en radon dans son logement permet de mettre en oeuvre les éventuelles mesures de correction nécessaires. Il est donc fortement conseillé aux particuliers de procéder à une mesure de la concentration en radon dans leur habitation.


L'opération se concrétise à l'initiative de l'occupant de l'habitation. La CLCV met à la disposition de l'habitant volontaire un kit de mesure comprenant un dosimètre intégrateur.
Il est préférable de réaliser les mesures entre septembre et avril dans les conditions normales d'utilisation du logement afin d'estimer la réelle exposition au radon des occupants. Le dosimètre est exposé pendant une période d'environ deux mois. Il est à disposer dans la pièce où l'on séjourne le plus longtemps (chambres, salle de séjour), située au rez-de-chaussée (la concentration de radon est d'autant plus élevée que la pièce est proche du sol).


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