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Seniors : les nouveaux entrepreneurs ?

Une étude socio-économique de l’Observatoire Alptis de la protection sociale, avec l’éclairage du sociologue Serge Guérin

Publié le 16 octobre 2013


Alptis, mouvement associatif dédié à l’assurance de personnes, a constaté que de plus en plus de dirigeants de ses TPE adhérentes sont des seniors (1).

A cette occasion, son Observatoire a voulu mieux connaître cette population.


Depuis sa création en 1996, l’Observatoire Alptis de la protection sociale décrypte, suit et analyse les tendances des acteurs économiques français, travailleurs indépendants et entrepreneurs.
Celui-ci vient de réaliser une étude sur les seniors entrepreneurs, menée par Stéphane Rapelli, économiste, et Serge Guérin, sociologue, qui nous invite à changer notre regard sur les 22 millions de Français, âgés aujourd’hui de 50 ans et plus.

Une opinion répandue en France voudrait que les seniors soient dépassés par les évolutions contemporaines, se tiennent plus ou moins volontairement à l’écart de la vie active et n’aspirent qu’à un repos confortable.
Il n’en est rien et l’étude pointe une évolution profonde de notre société avec l’émergence de ces seniors entrepreneurs.


Un entrepreneur sur cinq a créé ou repris une entreprise à 50 ans ou plus

Alors que leur taux d’emploi (47,9%) n’atteint pas l’objectif de 50% fixé par le Conseil européen en 2001, les seniors représentent presque 28% de la population active (2).
Parmi eux, la proportion des entrepreneurs (15,7%) est plus importante que dans la population active générale (11,1%).
Ils représentent plus du quart (26,8%) des travailleurs indépendants et des employeurs et, en 2011, presque 16% des créateurs d’entreprise (15,9%).
On estime qu’en 2011, un entrepreneur sur 5 ayant pris la direction d’une entreprise était un senior (qu’il ait créé l’entreprise ou pas).

Les femmes encore sous-représentées

Parmi ces seniors actifs, les femmes ne représentent qu’un peu moins d’un tiers de l’ensemble des entrepreneurs et un peu plus d’un cinquième des auto-entrepreneurs.
Si elles se lancent de plus en plus dans l’aventure de l’entreprise, beaucoup sont restées pénalisées, ayant sacrifié à la gestion des charges familiales leurs études voire leur carrière professionnelle.
Indéniablement, « cela sera différent pour les prochaines générations », souligne Stéphane Rapelli.

Une motivation pas seulement économique

« Quand ils créent leur entreprise, beaucoup sont en situation de faiblesse économique. Ils sont notamment inactifs ou au chômage, parfois depuis longtemps, commente Stéphane Rapelli. Mais pas plus que dans la population générale. Leur principale motivation n’est pas simplement économique. »
Elle diffère selon le statut choisi pour exercer son activité.

Contrairement à l’image reçue d’une population qui cherche à échapper à la précarité, celle des autoentrepreneurs est de rester actifs.
Ils aspirent à préserver une vie sociale et maintenir une activité intellectuelle, tout en s’octroyant la liberté d’aménager leur temps de travail.

Pour les entrepreneurs classiques, plus sensibles au complément de revenu apporté par cette activité, elle est de faire valoir un produit ou un service, suivant une démarche entrepreneuriale plus habituelle.
Profitant d’être en bonne santé, ces seniors y voient l’opportunité d’enrichir une carrière par une expérience ultime.

Les seniors, nouveaux acteurs sociaux de premier plan

Pour le sociologue Serge Guérin, la vieillesse change : elle n’est plus une mise à l’écart, mais une opportunité à saisir.
D’une manière générale, les seniors entrepreneurs illustrent des évolutions de notre société, profondes tout en étant souvent mal perçues.
« Ils tiennent à être les acteurs de leur propre vie, explique-t-il, sans attendre passivement la résolution de leurs problèmes par une aide venue d’ailleurs, même si elle est la bienvenue. »

« Cette dynamique entrepreneuriale des seniors va s’amplifier, annonce-t-il. Tout d’abord parce qu’avec ce contexte de crise, les seniors n’ont pas vraiment le choix. Ensuite parce que cette volonté de réalisation de soi ne va pas s’essouffler ».
Il souligne que les seniors, dont les situations et styles de vie sont pluriels, vont faire bouger la société et contribuer à inventer un autre vivre ensemble.
Les enjeux sont importants en ce qui concerne les transmissions d’entreprise.
Trop d’activités cessent encore par manque d’anticipation et faute de repreneurs suffisamment qualifiés.
Les seniors ont la capacité de les préserver !

Les 5 profils de seniors entrepreneurs

À partir des données de l’étude de Stéphane Rapelli et de ses propres travaux, le sociologue Serge Guérin a défini cinq profils de seniors entrepreneurs :

  • Le débrouillard crée son entreprise par défaut : il se voit comme un déclassé qui doit trouver une solution pour sortir d’une situation de précarité ; il est dans une logique de court terme.

  • L’opportuniste cherche avant tout un complément de revenu en faisant fructifier un savoir-faire, issu de son expérience professionnelle ou pas.

  • Pour l’hyperactif, ça n’est pas tant le supplément de revenu qui importe que la reconnaissance sociale et culturelle et la réalisation de soi, en entrant dans la vieillesse la tête haute.

  • Le passionné voit dans l’entrepreneuriat le moyen de réaliser et de partager une passion grâce au temps désormais disponible.

  • L’impulsif répond à une opportunité qui ne correspond pas forcément à une préoccupation ancienne : il met à profit une occasion qui se présente.



(1) Personnes de plus de 50 ans.
(2) Population en âge de travailler, qu’elle soit en emploi ou en chômage


Alptis & l'Observatoire Alptis de la protection sociale


Alptis & l'Observatoire Alptis de la protection sociale



Alptis

Le groupe associatif Alptis, créé en 1976 par des travailleurs indépendants, est bâti sur un modèle singulier d’assurance de personnes.
Ce modèle participatif lui permet de répondre aux besoins et aux attentes de ses adhérents avec la mise en oeuvre de services utiles, la rationalisation des coûts et des réinvestissements sans risque, encourageant les comportements responsables en termes de prévention et de consommation médicale.
Le développement d’Alptis repose sur son postulat initial : « on ne spécule pas sur la santé » et se construit dans le respect de ses valeurs de transparence, d’indépendance et d’innovation.

Pour plus d'informations sur Alptis

  • www.alptis.org



L’Observatoire Alptis de la protection sociale

Expertise indépendante, l’Observatoire de la protection sociale a été créé par Alptis en 1996.
L’Observatoire analyse l’actualité économique, sociale et juridique du monde des travailleurs indépendants et des TPE par le biais d’études qu’il publie et met à leur disposition.
Ces études prennent le pouls des entrepreneurs et des problématiques qu’ils rencontrent en matière de protection sociale.
Leur publication favorise ainsi la diffusion d’un éclairage indépendant et qualifié à l’ensemble des acteurs concernés par ces questions.

Pour en savoir plus

  • www.observatoire-alptis.org



Pour plus d'informations sur l'étude de l'Observatoire Alptis
"Seniors : les nouveaux entrepreneurs ?"



Entretiens


Entretiens avec Jean-Paul BABEY,
Directeur général d’Alptis


« A tout âge, l’essentiel est d’être actif et d’avoir des projets »

Quelle est votre vision sur la population des seniors ?

Tout le monde a conscience que l’augmentation considérable de l’espérance de vie ces cinquante dernières années a pour conséquence une proportion de plus en plus importante des seniors dans la population générale.
En revanche, il n’est pas sûr que toutes les conclusions en soient tirées.

Par exemple, dès aujourd’hui plusieurs générations coexistent au sein de la population des seniors, avec des références et des aspirations sans doute différentes.
Les personnes qui ont 80 ans et plus ont connu la Seconde Guerre Mondiale, même enfants, alors que les 55-60 ans ont été élevés à l’époque de la musique pop et de la libération sexuelle.

Et les mentalités bougent, pour les seniors comme pour les plus jeunes.
Ainsi, la recherche souvent effrénée de consommation a tendance à être remplacée par une attention plus soutenue à l’entretien de sa santé par une activité physique ou par une alimentation équilibrée.
L’aide aux proches – petits-enfants, parents – prend une grande importance.

Quelle est l’ambition d’Alptis par rapport aux seniors ?

Elle est de les aider à préserver leur capital humain, comme nous le faisons pour tous les adhérents de notre association.
Cela consiste bien sûr à les éclairer sur leurs choix d’assurance pour qu’ils puissent bénéficier des garanties et des services les plus adéquats à leurs besoins individuels, y compris de santé.

Mais aussi et peut-être surtout à les aider à faire fructifier leur temps libre, qui est souvent une interrogation à cette période de la vie. Nous voulons les accompagner dans leur appétit d’entreprendre, de rencontrer d’autres personnes, de développer des activités nouvelles ou anciennes, de partager, d’approfondir leurs connaissances et leurs envies. Alptis est avant tout un facilitateur de lien social.

Quelle est la particularité d’Alptis ?
Quel est son positionnement en tant qu’acteur de protection sociale ?

Alptis est un mouvement associatif qui a été fondé par des travailleurs indépendants et des entrepreneurs en 1976, à Lyon.
Il est aujourd’hui animé par plus de 1 000 contributeurs – parmi lesquels deux tiers de bénévoles actifs et un tiers de collaborateurs salariés.
Nos adhérents bénévoles, promoteurs d’une vie saine, organisent en moyenne deux événements prévention par semaine, essentiellement des ateliers ouverts à tous les adhérents Alptis, sur des thèmes variés comme les premiers secours, la lecture des étiquettes alimentaires, la découverte de la sophrologie, la découverte des plantes médicinales.
Ils sont également partie prenante de l’élaboration des projets et des idées de l’association, y compris par exemple pour la conception des contrats d’assurance, qui en deviennent d’autant plus pertinents.
La particularité d’Alptis est d’associer deux axes : un fondé sur la solidarité et le lien social, l’autre sur le pragmatisme.

Quelles sont les missions de l’Observatoire Alptis de la protection sociale ?

L’Observatoire fonctionne à partir d’une équipe de personnalités qualifiées – chercheurs, enseignants, fonctionnaires – dont l’objectif est d’examiner des thématiques relatives à la protection sociale selon un point de vue économique, juridique ou sociétal, et surtout pas mercantile.
Il s’attache à éclairer des pans non explorés de ces thématiques et rend compte de ses travaux dans des conférences et des publications.

Les études de l’Observatoire font généralement référence sur les sujets qu’elles abordent.
Il s’agit aussi de favoriser des prises de conscience et d’avancer des solutions face aux problèmes rencontrés.

Pourquoi l’Observatoire a-t-il choisi de travailler sur le thème des seniors entrepreneurs ?

Conformément aux origines d’Alptis, un de ses principaux champs d’investigation est celui des travailleurs indépendants et des petites entreprises, qui n’ont pas intéressé grand monde pendant des décennies, alors qu’ils constituent une partie considérable de notre tissu économique.
Nous avons réalisé que beaucoup de ces entreprises étaient dirigées par des seniors, et nous nous sommes demandés s’ils le faisaient par obligation – par exemple, suite à l’impossibilité de revendre leur entreprise – ou par incapacité à passer la main.

Pour caricature, nous avions l’image des seniors, comme étant soit en maison de retraite, soit en croisière.
L’étude nous a montrés que nous partagions là des stéréotypes largement répandus, mais en grande partie faux.
Ils existent bien entendu, mais ils sont loin d’être la majorité.
La plupart des seniors nous posent une question passionnante, celle du bien vieillir.
À tout âge, le but, c’est d’être actif et d’avoir des projets.



Entretien ave Stéphane RAPELLI,
Economiste, spécialisé dans l’étude des travailleurs indépendants et des très petites entreprises


« Rester actif est le principal motif des seniors entrepreneurs avant la recherche des revenus »

Quelle est l’originalité de votre étude ?

En général, quand on parle d’emploi des seniors, on pense à des emplois salariés.
Les préconisations pour leur maintien ou leur retour à l’emploi portent toujours sur leur incorporation dans des entreprises existantes.
Or les chiffres disponibles montrent qu’au moins ces dix dernières années, une proportion importante de seniors ne sont pas salariés et que beaucoup de créateurs d’entreprise sont des seniors.

Le non salariat a été largement négligé par les chercheurs et par les décideurs politiques, alors qu’il paraît être un facilitateur d’emploi pour cette tranche d’âge, comme sans doute pour les autres.
De ce point de vue, la France est à la traîne.
D’autres pays européens se sont saisis de la question du travail indépendant depuis longtemps, par exemple, à la fin des années 80 pour la Grande-Bretagne.
L’originalité de notre étude est de se pencher sur cette population importante, puisqu’un entrepreneur sur cinq a créé son entreprise à 50 ans ou plus.

Vous décrivez des facteurs « poussants » et « tirants » de création d’entreprise.

C’est une distinction classique en économie.

Les effets poussants (de l’anglais « push ») traduisent une contrainte.

Il y en a deux principaux.

  • Le premier tient à la recherche d’emploi, à cause d’un épisode de chômage, avec pour conséquence des revenus jugés insuffisants.
    Ce facteur a été très étudié depuis la fin des années 80, parce que beaucoup de chercheurs ont pensé que l’augmentation du chômage allait s’accompagner d’une augmentation quasi proportionnelle de l’entreprenariat, seule solution de beaucoup pour continuer à travailler.
    Cela s’est révélé plus compliqué.

  • Le second grand effet poussant est le manque de perspective d’évolution de la carrière au sein de l’entreprise employeuse.
    Insatisfait, le salarié tente d’exploiter pour lui-même ce qu’il pense être ses savoir-faire et ses connaissances.


L’effet tirant ou entraînant classique (de l’anglais « pull ») est celui de la découverte d’un nouveau marché ou d’un nouveau produit dont le potentiel commercial apparaît très prometteur.

Sommairement, les effets tirants correspondent aux motivations classiques des entrepreneurs novateurs.

Pour les seniors, vous distinguez entrepreneurs classiques et auto-entrepreneurs.
Quels sont leurs points communs et leurs différences ?


Leur point commun est leur faiblesse par rapport à l’emploi.
Dans les deux cas on trouve environ un quart à un tiers de seniors en situation de chômage ou de précarité.
Il y a donc un effet « poussant » commun.

En revanche, ce sont les effets tirants qui les différencient : la création d’entreprise n’obéit pas du tout aux mêmes motivations.
Les entrepreneurs « classiques » ont une démarche entrepreneuriale traditionnelle : ils cherchent à investir un marché, à faire valoir un produit ou un service, et éventuellement à percevoir un complément de revenus.
Les auto-entrepreneurs suivent une logique différente : ils cherchent à maintenir une activité satisfaisante socialement (rester actif, continuer à avoir des relations sociales, etc.).
Seul un pourcentage relativement faible d’entre eux perçoit des revenus de transfert (16,3 % des indemnités de chômage et 8 % des minima sociaux), indiquant une situation de précarité.

C’est une grande surprise de l’étude.
Les travaux antérieurs suggèrent une population très défavorisée, ayant des pensions de retraites très faibles et contraints de tenter l’aventure de l’entreprenariat pour s’en sortir.
Or tout au contraire, une des principales motivations que déclarent les auto-entrepreneurs, c’est la volonté de maintenir une activité intellectuelle.
Donc, ce statut est bien taillé pour les seniors : il leur permet de continuer une activité à leur propre rythme, notamment à temps partiel, sans pour autant que le complément de revenus soit l’objectif principal recherché, puisqu’il est limité légalement à 32 600 euros par an pour les prestations de services (conseils, etc.) et 81 500 euros pour des activités commerciales.

Il y a peu de femmes parmi les seniors entrepreneurs

D’une manière générale, l’immense majorité des femmes en emploi sont salariées.

  • La première raison reste un besoin de sécurité professionnelle.
    On pense notamment à la maternité : pendant plusieurs mois, une femme travailleuse indépendante risque de se couper de son marché, de ses clients et a des indemnités financières plutôt faibles.
    L’entrepreneuriat est donc encore plus risqué pour elles que pour les hommes.

  • Il y a aussi un effet générationnel : celles qui ont aujourd’hui 50 ans et plus ont été élevées à une époque où il était encore difficilement concevable qu’une femme ait un travail autonome et à responsabilité.
    Il est vraisemblable que beaucoup aient conservé cette image négative et du coup aient du mal à s’imaginer entrepreneures.


Cela change, bien sûr, mais les femmes sont encore très minoritaires parmi les travailleurs indépendants.


Entretien avec Serge GUERIN,
Sociologue spécialiste des seniors, Professeur à l’ESG Management School et à l’Institut des Sciences Politiques, Chercheur associé au Centre Edgar Morin EHESS-CNRS


« Les nouveaux seniors : actifs et contemporains »

Quel est le principal enseignement de l’enquête sur les seniors entrepreneurs ?

Elle montre très clairement que les seniors sont loin de l’image encore trop répandue, stéréotypée et négative de sujets passifs, vivant dans le passé et à l’écart de la société.
Bien au contraire, ils sont contemporains, pleinement acteurs de la société, selon des modalités plurielles, dont celles mises ici en évidence, qui portent sur l’entrepreneuriat.

N’est-ce pas par obligation, par exemple financière ?

Ce qui prouve que nous sommes bien loin d’une image convenue : des vieux riches occupés à faire leur sieste.
Beaucoup ne sont ni riches, ni somnolents !
De plus, ils ne sont ni attentistes, ni défaitistes, ni assistés.
Face à la contrainte financière, certains seniors tentent de se sortir par le haut de situations qui effectivement sont parfois difficiles.

Le font-ils en continuité ou en rupture par rapport à leur vie professionnelle antérieure ?

Les situations sont diverses.

  • Certains ont un projet plus ou moins ancien de monter leur propre boîte ; ce qui est intéressant, c’est qu’au lieu de se dire que c’est trop tard, ils se disent que c’est le bon moment.

  • D’autres poursuivent d’une autre façon ce qu’ils faisaient avant, parfois pour des raisons économiques, souvent après avoir été écartés de leur travail salarié parce que l’entreprise les considérait comme dépassés ; créer leur emploi leur permet aussi de montrer qu’il n’en est rien.

  • Enfin certains cultivent une vieille passion ou un savoir-faire qui n’était pas mis à profit dans leur ancien travail ; c’est notamment le cas des talents manuels, très peu valorisés par le système scolaire et par les entreprises ; ces seniors concrétisent « l’or qu’ils ont dans les doigts. »


Quelles évolutions sociétales traduisent ces nouveaux seniors ?

La création d’entreprise par des seniors montre bien combien les « vieux » sont des acteurs de leur destin et sont des actifs parfaitement à l’aise avec la modernité.
Les seniors d’aujourd’hui ne ressemblent pas à leurs aînés d’il y a seulement 20 ans.

La seconde est que le statut de salarié devient de plus en plus compliqué et se raréfie, du fait du chômage.
Cela traduit aussi une profonde évolution de ce qu’est vieillir : la retraite n’est plus une mise à l’écart, mais une opportunité, un moment pour s’engager dans le bénévolat, la cité ou l’entreprise.

Il s’agit aussi de retrouver du sens à ce que l’on fait.
Beaucoup ne comprenaient guère les tenants et aboutissants de leur activité dans l’entreprise où ils étaient employés : à quoi je sers ? que veut dire cette décision financière des dirigeants ? etc.
Créer leur entreprise leur permet de ne plus se percevoir comme un pion dans une partie qui les dépasse, mais de tenir les deux bouts de la chaîne de leur activité, dont ils maîtrisent l’ensemble des éléments.

Enfin, cette évolution des seniors montre qu’aujourd’hui on ne veut plus s’enfermer dans une identité unique, mais au contraire jouer sur des registres multiples : je peux être à la fois senior, bénévole, nouveau pratiquant d’un sport, amoureux, entrepreneur, etc.

Comment les « identités » de seniors entrepreneurs se configurent-elles ?

A partir des données de l’étude, émergent cinq profils.

  • Le débrouillard crée son entreprise par défaut : il se vit comme un déclassé qui doit trouver une solution pour sortir d’une situation de précarité ; il est dans une logique de court terme.

  • L’opportuniste cherche avant tout un complément de revenu en faisant fructifier un savoir-faire, issu de son expérience professionnelle ou pas.

  • Pour l’hyperactif, ça n’est pas tant le supplément de revenu qui importe que la reconnaissance sociale et culturelle et la réalisation de soi, en entrant dans la vieillesse la tête haute.

  • Le passionné voit dans l’entreprenariat le moyen de réaliser et de partager une passion grâce au temps désormais disponible.

  • Enfin, l’impulsif répond à une opportunité qui ne correspond pas forcément à une préoccupation ancienne : il met à profit une occasion qui se présente.


Ces seniors ont-ils le souci de la transmission aux générations plus jeunes ?

Oui, très fortement.
Il faut d’ailleurs noter que cela correspond très largement à une demande souvent exprimée des jeunes gens.
Le fait nouveau est que cette transmission est active : elle se fait avec les intéressés, par exemple en mettant le pied à l’étrier à un jeune diplômé, en aidant un proche à monter son projet ou en partageant le sien avec d’autres.
Les seniors savent bien qu’ils ne seront pas en activité pour plusieurs dizaines d’années !
Pour autant, ils s’engagent à fond et la transmission est une belle façon de se projeter dans l’avenir.


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