8 français sur 10 se sentent concernés par la dépendance

Jacqueline Mahona nous détaille les résultats de la dernière vague du « Baromètre Prévoyance - Dépendance » *, réalisé par le département Finance de TNS Sofres, sur la perception et les attitudes des Français vis-à-vis de la dépendance des personnes âgées.

Publié le 02 août 2012

Jacqueline Mahona nous détaille les résultats de la dernière vague du « Baromètre Prévoyance - Dépendance » *, réalisé par le département Finance de TNS Sofres, sur la perception et les attitudes des Français vis-à-vis de la dépendance des personnes âgées.


Depuis 2007, La Banque Postale Prévoyance parraine cette étude. Elle est intéressante dans la mesure où elle mesure aussi l’évolution de la perception des français : c’est aujourd’hui la 5ème vague du baromètre*.
Elle peut être analysée sous plusieurs angles qui sont autant d’enseignements au cœur d’un débat qui reste, aujourd’hui, toujours ouvert. Tout d’abord comment les français se préoccupent de ces questions ? Comment se préparent-ils ? ou qu’attendent-ils de l’Etat ? Et enfin comment les aidants vivent-ils cette situation?

Tout d’abord, cette 5ème vague montre que le sujet de la dépendance des personnes âgées continue à toucher fortement les Français, et ce d’autant plus qu’une majorité a déjà été confrontée à cette situation dans son entourage familial.
En effet, 8 Français sur 10 se sentent « concernés » par la dépendance des personnes âgées, que ce soit à titre personnel (78%) ou pour ses proches (81%) ; 4 Français sur 10 se disent même « très concernés ».

Environ 1/3 des Français vit actuellement une situation de dépendance parmi ses proches, et au total, près de 2/3 (67%) ont actuellement ou ont eu par le passé une personne âgée dépendante dans leur foyer ou leur entourage familial. Un « vécu » qui progresse sensiblement depuis 2008 (+ 6 points).

Parmi les sujets de préoccupations, les aspects psychologiques restent le plus difficile à gérer (52%), bien que l’on assiste cette année à une montée en puissance des difficultés d’ordre administratif (30% avec + 6 points)

Le deuxième enseignement de ce baromètre touche à la manière dont les français réagissent face à ces préoccupations.

Quand, en effet, on s’intéresse aux dispositions concrètes que prennent ou que pourraient prendre les français vis à vis de la dépendance la situation semble mitigée.

Pour environ 1 Français sur 2, la solidarité et l’entraide familiale (transmission de patrimoine, protection financière des proches et l’aide financière à la famille) sont considérées comme très importantes, et la préparation face au risque de dépendance reste en retrait, notamment lorsqu’elle les concerne personnellement (plus de distance face à l’échéance ?)

Ainsi, la préparation financière du risque de dépendance reste une préoccupation relativement stable, plus en retrait lorsqu’elle touche les personnes directement.
Peut-être est-ce le résultat de la difficulté qu’ont les français à estimer les coûts que représente la dépendance ? Cependant, pour ceux qui y parviennent, les coûts estimés sont assez proches de la réalité – le maintien au domicile est estimé à 1 600 € en moyenne et l’hébergement spécialisé à plus de 2 000 €, pour la moitié entre 2 000 et 3 000 €. Par comparaison, pour la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), les dépenses des ménages au titre de la dépendance sont en moyenne : 1.800 euros par mois nécessaires pour couvrir l'aide d'une personne dépendante à domicile contre 2.300 euros en maison de retraite. Pour une présence 24 heures sur 24, la dépense peut atteindre de 4.600 euros par mois. Et la DGCCRF de rappeler que la moitié des retraités touche une pension inférieure à 1.000 euros par mois…

Parallèlement les Français se renseignent davantage sur les solutions disponibles pour faire face au risque de dépendance (36% se sont déjà renseignés : ce qui marque une progression de +5 points vs.2007) ; pour cela il s’adressent en priorité à leurs mutuelles et à leur entourage, qui restent leurs interlocuteurs privilégiés malgré une forte montée en puissance d’Internet comme source de renseignement depuis 2007.

Mais concrètement, seulement 26% déclarent se préparer, c’est-à-dire prendre des dispositions pour faire face au risque de dépendance. 20% en souscrivent un produit financier dont 15% un contrat de prévoyance et 9% prennent des dispositions en matière de logement.

Pour 1 français sur 5 qui a l’intention de souscrire un contrat d’assurance dépendance prochainement, l’assurance vie reste le contrat préféré (pour près de 2/3 des personnes intéressées). Enfin, il y a une évolution significative des critères de choix du contrat: près d’un tiers des Français trouvent essentiels les services d’aide de « relais » et les bilans de prévention. L’intérêt croissant pour la téléassistance se poursuit (+4 points vs. 2007).



Et qu’attendent les français de l’Etat ?

Les français restent de façon très majoritaire (77 %) favorables à l’action de l’état pour prendre en charge la dépendance, notamment « via les impôts ou les taxes ». Et pour eux (8 Français sur 10) l’action prioritaire de l’Etat serait de développer des aides au maintien à domicile et à l’hospitalisation à domicile ; nettement devant l’augmentation du nombre de places dans les maisons de retraite (48%) et cette attente est de plus en plus marquée depuis 2007.

 


Et quelle est la situation du coté des aidants ?

1 Français sur 2 confronté aujourd’hui à la dépendance est « aidant », On dénombre ainsi, parmi l’ensemble les Français de 35 à 75 ans, 12% d’aidants familiaux, selon la définition officielle (personne qui vient en aide à titre non professionnel, à une personne dépendante de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne).

L’aide sur le plan matériel est la plus fréquente. Dans 90 % des cas, elle se produit au moins une fois par semaine.

Mais quoi qu’il en soit, pour les personnes confrontées à la dépendance d’un proche, ce sont d’abord des dispositions en faveur du maintien à domicile qui sont privilégiées (65%), loin devant l’hébergement en établissement spécialisé (45%).

Et du point de vue de l’aidant, le maintien d’une personne dépendante à son domicile le plus longtemps possible est primordial. Ainsi, 9 aidants sur 10 seraient prêts à aider davantage pour que la personne puisse rester chez elle si son état de santé le nécessitait, et cela malgré les contraintes que cela représenterait. Et pour conclure, malgré les contraintes, la situation d’aidant a aussi un aspect positif : dans 1 cas sur 2, les aidants constatent que leur aide a permis de resserrer les liens entre les personnes.

Jacqueline Manoha
Directrice Assistance, Services à la personne et Assurances des personnes morales
Pôle Assurance de La Banque Postale

*Fiche technique
Étude réalisée par le département Finance de TNS Sofres pour La Banque Postale Prévoyance et La Croix, du 10 au 22 décembre 2011, auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 35 à 75 ans, selon la méthode des quotas (1007 personnes interrogées)

BIOGRAPHIE

Jacqueline Manoha a exercé de nombreuses fonctions au sein du Groupe La Poste : management opérationnel au sein des centres financiers, directrice marketing, communication et service client pour l’Ile de France, puis à la Direction du Réseau du Groupe. Jacqueline Manoha a rejoint en 2005 le pôle Assurance de la Banque Postale pour développer les activités de services et d’assistance. Dans ce cadre, elle a piloté le lancement en 2011 du site vivreanaidant.fr dédié aux 4 millions de français qui s’occupent d’une personne âgée, handicapée ou malade, à titre non professionnel.


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